Heren Iaur
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 Rencontre fortuite

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2 participants
AuteurMessage
Peredur
Serment de Carn Achagh



Messages : 1
Date d'inscription : 26/10/2007

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MessageSujet: Rencontre fortuite   Rencontre fortuite Icon_minitimeVen 26 Oct - 12:48

Bonjour à vous,

Ce texte d'introduction en guise de candidature, afin de provoquer quelques interactions avec un ou plusieurs de vos membres !
Au plaisir de vous lire.


« On croit que l'homme est libre... On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre »



Peredur fuyait. Comme une ombre devant le soleil il courait à perdre haleine. Ses poumons le brulaient quand l’air frais du matin s’engouffrait sans fard dans sa gorge déployée.

Ses vêtements déchirés collaient aux plaies lui lacérant les jambes et le torse. Le souvenir cuisant des tortures passées embrumait son esprit dans sa course éperdue. Dans les herbes hautes s’écartant sur son passage comme la houle dans l’étrave du bateau, il trébucha soudain sur une souche espiègle et bascula la tête la première dans un ravin vertigineux.

La chute lui sembla sans fin. Tandis qu’il dévalait la pente chahuté en tous sens Il heurta de solides troncs d’arbres, des rochers saillants traversèrent ses chaires molles et de traitresses racines lui rompirent les os. Une branche basse en bout de course finit par l’assommer pour de bon.

Enfin, il n’entendait plus les chiens lancés à sa poursuite ni la vindicte de ceux qui l’avait offensé. La vie devait à ce moment l’abandonner. Dans son inconscience ouatée il lui semblait entendre un chant cristallin monter de la terre.
Un sang vermillon, épais coulait de son cuir chevelu de jais le long d’une mâchoire carrée, finissant un visage large caché derrière la crasse et la poussière, maquillage récurent du voyageur et de l’errant.

La nuit vint, soudaine et froide l’enveloppant d’un linceul de ténèbres. Son pouls cognait fort dans sa tempe et sa poitrine lorsqu’il ouvrit enfin les yeux. Son corps désarticulé n’était que souffrance. Le chant avait disparu remplacé par le hululement inquiétant d’une chouette effraie perchée sur une branche d’un tremble.
La lune s ‘était levée et observait la scène, projetant une lumière blafarde dans les buissons d’églantine et de ronces.
Une odeur de mure s’éleva dans l’air glacé de l’automne.

Il finit par accepter que son temps sur cette terre ne fût encore pas révolu.
Il se releva péniblement en geignant. Non loin, le grondement sourd et puissant d’un torrent se faisait entendre. Il rassembla ses dernières forces et se traina jusqu'à ces rives boueuses. Les pluies diluviennes récentes avaient gonflé le cours de ce dernier qui menaçait de sortir de son lit. On aurait dit une bête féroce, bondissant entre les rochers patinés, bouillonnant de rage à chaque seuil franchis, dévorant les berges d’argiles et de racines enchevêtrées. L’eau chargée de limons arrachés à la montagne offrait des teintes ocre, qui, sous l’œil inquisiteur de la lune diaphane prenait des reflets d’or.

Il but cette eau providentielle, lava tant bien que mal ses plaies et se réfugia enfin, glacé, dans les entrelacs tortueux des racines d’un saule tout proche.
La fatigue eut raison de la fièvre et de la douleur tenace. Lové sur l’écorce palpitante, une nouvelle fois la vie ne le quitta point. Obstinément elle semblait accrochée à cet être pourtant mortel comme une bernicle au rocher.

Combien de jours improbables passèrent dans cette forêt dont je serais bien incapable de vous donner le nom ? L’histoire de Peredur se perd ici, se confondant avec le rythme immuable de la nature, faites de mort et de renaissance, de temps infini et de moments éphémères oubliés. Elle se perd et se confond peut-être dans les frondaisons mystérieuses mais donna un tout autre cours à la vie d’un modeste fermier du Gondor.


C’était une de ses nuits sans lune. L’automne laissait perceptiblement sa place aux frimas de l’hiver. Le froid devenait tenace, les premières gelées figeaient à l’aube les champs cultivés. Tout cela annonçait des temps rudes pour les hommes cherchant l’espoir et le réconfort autour de l’âtre où crépitent les brandons.
Peredur surgit de la nuit, d’une étrange errance, traversa sans bruit les ruelles tortueuses de Bree, déambula au hasard dans quelques venelles sordides, battant le pavé de la vieille ville où les toits d’ardoise semblaient vouloir se donner l’accolade à leur fait.

Une demeure cossue retint enfin son attention. La cheminée était de guingois, et sa façade ventrue fêlée d’une respectable lézarde. Une fiévreuse agitation semblait y régner, musique et éclats de voix s’échappant de toute part !

La vieille enseigne vermoulue, aux couleurs passées se balançait comme prise de convulsions au grée du vent suspendue à la devanture de la façade sale par un chaîne rouillée.

Il poussa la porte de l’auberge.
Une bande de joyeux drilles animaient l’endroit. Aventuriers heureux de retour de voyage, ils dilapidaient leur argent dans les plaisirs de la chair, de la luxure et du vice. Excentriques dans leurs accoutrements, ils s’exposaient dans un mélange de rapine et de dépenses inutiles : vestes clinquantes, pantalons de brocards, culottes bouffantes serrées aux genoux, chemises de grosse toile, chapeaux emplumés, anneaux d’or ostentatoires.

Tous avaient l’oeil fiévreux, le visage buriné, marqué de sillons creusés par la vie au grand air, les épaules carrées. Tous, brûlaient leur existence en crachant sur le diable, s’enivrant de litres de tord-boyaux, s’écroulant sous les tables, exubérant en troussant des catins sur les tables de bois, beuglant à se briser la voix comme coque sur l’écueil.

Toutes ces voix habituées à dominer le vacarme étourdissant de l’endroit, grondaient sous les poutres, éclatant parfois en soudains accents qui faisaient se lever l’oeil de jade d’un chat endormi près du poêle.

La salle commune était bondée si bien que personne ne sembla prêter attention à un Peredur hirsute, couvert de haillons et de lichens. Il fendit la foule comme dans un rêve dans les volutes d’herbe à pipe et les rires gras éclatant comme un tonnerre montant dans les solives ….

Ses doigts étaient noir de terre, plusieurs ongles retournés et sa peau tannée. Ses longs cheveux collés par la crasse lui donnaient l’air d’un Hermite à moitié fou. L’aubergiste ne s’alarma pas mais à la requête de cet étrange client réclama d’être payé d’avance…
Peredur fouilla dans ses poches et devant les yeux surpris de son interlocuteur sorti une petite bourse de cuir noir. Le tenancier jura dans son fort intérieur que cette bourse n’était pas à lui. Sentiment réconforté par le fait que Peredur en déversa l’ensemble du contenu sur le comptoir. Il y avait là de quoi payer une tournée générale mais Peredur semblait l’ignorer.

Il laissa là les pièces d’argent et alla s’asseoir à un coin de table où quelques ivrognes entamaient leur nuit, attendant l’air absent le brouet et la bière commandés qui faisaient figure pour lui d’un véritable festin.

Si le bruit assourdissant de l’endroit n’aurait pas permis d’entendre les cris de protestations d’une fille de joie peu consentante, le tintement clair des pièces d’argent était pour de nombreux spadassins un chant autrement plus mélodieux et discernable entre tous, d’autant plus quand l’initiateur de ce délicieux tintamarre semblait aussi perdu et vulnérable qu’une brebis pris au piège par une meute de loups.
Une lame froide et cruelle brilla sous un manteau. Une ombre se glissa dans le dos offert de Peredur…
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Eldegar Barandath
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Eldegar Barandath


Messages : 107
Date d'inscription : 21/10/2007

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MessageSujet: Re: Rencontre fortuite   Rencontre fortuite Icon_minitimeMar 6 Nov - 22:38

Eldegar se tenait assis, courbé sur son écuelle en bout de table dans la salle commune de l'auberge. Il repoussa l'assiette de bois contenant les reliefs de son repas, des haricots gras et un os de mouton. Il s'essuya la bouche et la barde d'un revers de manche, but une lampée à sa chope de bière brume capiteuse.

Il n'était pas attentif au vacarme ambiant, et repoussait les hôtesses aux formes généreuses qui revenaient à la charge.

"Bah... A la longue elles me connaîtront et cesseront de m'importuner" se disait-il.

Il se repoussa en arrière pour constater qu'un homme venait de dégainer son poignard et le dissimulait sous son manteau de cuir.

Plus étonné qu'inquiet il fronça les sourcils.
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